( 3 ) tatïon , j'en rappelai pour gagner du temps ; je me persuadois, comme plusieurs . que la déportation seroit une noyade , sous un autre nom. Le 2 novembre, on me conduit à Bicêtre, où, me voyant seul dans une cellule de huit pieds quarrés, j'esquisse quelques notes sur mes malheurs ; j'avois le pressentiment d une future inquisition. Chaque cahier étoit à peine fini que je le remettois aux personnes qui faisoient tous les jours une lieue pour venir me voir au travers d'une grille de fil-d'archal, aux deux bouts de laquelle étoient des gardes qui coupoient jusqu'au pain qu'on m'apportoit ; heureusement que j'avois un porte - clefs qui m'étoit affidé. Le 6 janvier
1798. je venois d'envoyer
mon dernier cahier , je remonte à ma chambre sur les quatre heures après midi, pour me remettre à l'ouvrage; à six heures, la porte, de la
galerie s'ouvre avec grand bruit ;
deux
porte - clefs entrent dans mon cabanon avec deux flambeaux et deux dogues; j'étois sur mon lit, ils m'en font descendre, me fouillent; mettent le scellé sur la porte de ma chambre, et m'annoncent qu'un gendarme à cheval vient A 2