Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 309 ) ressemble à nos abricots-pêches, est filandreuse, fort - douce et très-agréable , quoique sentant un peu la thérébentine : l'arbre qui la produit est très-grand et toujours en rapport; on incise son écorce pour rendre son fruit meilleur ; des coups faits par la hache sort la sève qui est la thérébentine. Les feuilles du manguier sont tout-à-fait semblables à celles du pêcher ; on ne peut trop multiplier cet arbre qui se plaît bien à Cayenne : c'est un trésor pour les gens en bonne santé et un élixir-de-vie pour les malades. Le corossolier n'est pas à négliger non plus; son fruit, comme un cœur de bœuf, couvert d'une peau verte, nuancée de piquans charnus , offre une pulpe blanche, alvéolaire et douce, qui a le parfum de la julienne. Les chaussées de mon abattis , dit M. Gourgue , demandent des bananiers; cette plante donne la mâne et les fruits en même tems. En regagnant la case, nous vîmes sortir d'un pripris ( étang momentané) que nous passions, un caïman qui coupa en deux le chien qui nous suivoit à la nage. Celui-là n'est qu'un petit marmot, dit notre conducteur; ces grands lézards sont couverts d'écailles qui ne redoutent ni la balle, ni le boulet. Les plus communs


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