Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 280 ) turer, et que les terres de la Guyane sont tresdétériorées par les pluies prodigieuses qui y tombent pondant plusieurs mois de l'année et parle soleil brûlant de l'été, lorsqu'elles y sont exposées. D'après cela on voit qu'il n'étoit pas étonnant qu'un plantage de cette nature commençât par donner d'abord des récoltes très- * flatteuses, et qu'ensuite les plants venant à dégénérer, ses produits diminuassent très-rapidement. Cette observation conduisoit naturellement à en faire une autre ; c'est que les pluies qui entraînent avec elles les parties les plus végétales des terres élevées et les débris de leurs productions, doivent les déposer sur les terrains les plus bas, c'est-à-dire dans les marécages : ces détrimens accumulés doivent donc y déposer un sédiment très-propre à faire des cultures permanentes. Ces marécages sont ordinairement désignés dans la colonie sous le nom de terres basses. On en distingue de deux sortes ; les unes sont des espèces de bassins , presque tous entourés de terres hautes et dans lesquelles les eaux de la mer ne parviennent jamais ; les autres se trouvent à portée des côtes ou sur les bords des rivières ; les marées ont beaucoup contribue à la formation de ces der-


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