Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

Page 323

(259) riz , de la vaisselle. L'ancien chirurgien de ce poste, M. Gauron, nous fait apporter trois mafias et un hamac. Nous voilà pourvus de lits et de vivres pour quelques jours. Les brêches du jardin sont bouchées, les citronniers tombent sous la serpe ; dans peu on soupçonnera enfin qu'il y a des vivans à la case S. Jean, dont les limites touchent au cimetière. Nous visitons les alentours de notre domaine ; à l'ouest-nord nous sommes bornés par un bois épais et marécageux ; à l'est les palétuviers nous dérobent les bords de la mer : au midi la rivière coupe notre passage ; au nord une foret de palmiers s'étend jusqu'à l'anse. On n'y découvre aucuns vestiges de la splendeur de ce séjour, où quinze mille hommes débarquèrent autrefois. Nous n'avons qu'un pas à faire pour voir la grandeur des tombeaux qu'on leur creusa. Rendons visite aux morts. Au milieu de l'asile du silence est une chapelle très-solidement bâtie des débris de l'hôpital de la colonie de 1763, et couverte de palmistes ; l'obscurité que le hasard y ménage , imprime le respect, et fixe l'attention. Nous y entrons, après avoir lu sur les deux battans de la porte : Temple dédié à la bonne mort. Un autel R 2


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.