Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 250 ) fit rêver à ce rapprochement... Si l'homme lisoit au livre des destins, que de chances il voudroit éviter!... que de chagrins le rongeroient dans le cours de ses triomphes ou de ses plaisirs!.. Seroit-il plus juste? Il deviendroit plus ombrageux sans être plus parfait. La lune entre deux nuages d argent, poursuit tranquillement sa carrière et nous laisse promener nos regards sur le vaste Océan et sur le rivage planté de grands arbres dont la verdure nous paroit d'un gris sombre. Un nuage plus noir que l'ébéne étend son vaste rideau sur la plaine éthérée.

Le vent

souffle ,

nous

sommes inondés et bientôt arrêtés par le calme. N os rameurs sont en nage sans pouvoi r avancer... Cependant nous avons encore six lieues jusqu'à notre destination , après mille efforts nous entrons enfin dans l'embouchure de la rivière de Kouron , ce passage est extrêmement dangereux ; à deux heures du matin nous approchons du Dégras. Où est notre case ? Qui va nous l'indiquer ? Que faire le reste de la nuit ? Quelle consigne va nous donner la sentinelle ? Nous voilà à Kouron Mais je ne vois que des bois ; serons-nous libres ou assujétis aux caprices des soldats....? Nous mourons de soif, Margarita reste dans


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