Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 234 ) » vette l'Oiseau, me remit le décret de la li» » » » »

berté des nègres, sans aucunes instructions, et avec ordre de le faire aussi - tôt promuliguer. Le 26, à six heures du matin, le bataillon étant sous les armes, je proclamai moi - même le décret de liberté, en décla-

» rant traître et infâme à la patrie, quiconque » tenteroît un instant de s'opposer à son exé» cution. » La proclamation se répéta de suite dans tous les cantons. Alors la colonie fut à la débandade; quelques commissaires, porteurs de ce décret dans la grande terre , loin de préparer les nègres à ce passage subit et redoutable de la dépendance à la liberté, les enlevoient «les ateliers , les indisposoient contre leurs maîtres, leur crioient avec emphase : Vous êtes libres , faites maintenant ce que vous voudrez. Jeannet admettoit à sa table, à ses côtés, dans son conseil, les noirs de préférence aux blancs. Les nègres étoient si bien plies au joug, qu'ils crurent pendant deux mois que ce qu'ils voyoient n'étoit qu'un songe. Personne n'osant leur parler d'ouvrage, ils commencèrent à vouloir se débarrasser de tous les blancs. de peur de rentrer dans 1 esclavage. On vit les


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