Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 227 ) Les isles du Malingre, que nous avons vues en abordant, sont une léprerie où l'on confie ceux qui sont atteints.d'un mal honteux, cônnii ici sous le nom de mal-rouge ou des arabes; en Guinée, sous celui d'éplan rouge ; ses symptômes sont plus effrayans que ceux de la maladie d'Aria de la Plata, si bien décrite par le compère Mathieu. Le principe de ce mal vient d'un libertinage honteux. Quand il se déclare au-dehors, il est presque sans remède, c'est une gangrène lente, qui fait tomber les membres sans douleur. Un lépreux se brûle sans s'en appercevoir, on lui enfonce des épingles dans les bras, dans les jambes, sans qu'il se réveille, s'il dort ; et sans qu'il crie, s'il est .éveillé. La honte es; attachée à cet exil, et la faculté y regarde à deux fois pour y condamner un homme. Tout ce qui approche de lui, occasionne une juste répugnance, car cette peste est communicative. Les anciennes lépreries n'étoient pas plus effrayantes que celle-ci. Ces malades sont relégués sur une isle à trois lieues au sud-est de Cayenne, d'où ils no communiquent avec qui que ce soit au monde* Leur îsle est presque inabordable, d'où lui vient le nom de Malingre, ou mal-aisé à anP 2


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