Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 187 ) lèvres blanches ; tous sont presque dans l'état de nature. Quelques négresses, moins par pudeur que par coquetterie, ont une petite chemise,

nommée

verreuse, qui leur descend

jusqu'au nombril, à un doigt et demi de cette brassière de

marmot ; elles

entortillent

en

bourlet une toile plus ou moins fine , d'une aune et demie de tour sur trois quarts de haut, laies nomment ce bas de chemise dioco ou transparent. Elles le couvrent d'un camisa , morceau d'étoffe de couleur de même mesure, seulement ourlé à la coupe. Cette seconde robe de luxe, ainsi que la verreuse, ne sortent du panier que pour faire quelques conquêtes. Plus les négresses sont hideuses, plus elles se croient belles : leurs compères ou maris sont presque tout nus ; ils ne couvrent la nature, comme je vous l'ai dit , que d'une lisière d étoffe large de trois doigts, qu'ils appèlent kalymbé. Nous ne voyons que des nègres; les créoles seront autrement costumés; nous en appercevrons demain quelques-uns en allant promener depuis six heures du matin jusqu'à huit, sur la crique ou sur le bord de la mer, dans une espace de deux portées de fusil: nous serons escortés d'une garde nombreuse , qui ne nous


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