Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 169 ) taire , dans ses dernières années, nous a donné des particularités

intéressantes sur ce grand

homme. En 1776, des prédicateurs zélés pour la conversion du philosophe, insérèrent sous son nom une superbe ode à Jésus-Christ dans le journal de Fréron. M. Thomas courut pour l'en féliciter en pleurant de joie. Elle n'estpas de moi, mon ami, reprit. Voltaire; je n'ai jamais rien fait de bon pour cet homme-là. M. Trolé. qui a étudie avec les deux Roberspicrre , nous a donné la vie privée de l'aîné. Il voyoit tous ses camarades de si mauvais œil, qu'il cherchoit toutes les occasions de les faire battre, en se retirant à l'écart. Ceux qui le surpassoient étoient ses ennemis irréconciliables ; il les divisoit toujours entr'eux; et les faisoit souvent battre au canif, dans l'espoir de s'en délivrer. ( -Nous sommes à 1682 lieues de Rochefort ; nous courons nos longitudes. ) 7 Juin. Enfin, l'eau a changé de couleur, elle est d'un vert pâle tirant sur le jaune : la brume nous circonscrit ; à deux heures nous jettons «ne petite ancre pour ne pas trop dévier par le courant du fleuve des Amazones, qui a cent lieues d'embouchure; le

soir ,

au

moment

où nous allions mouiller, un matelot tombe à la mer; on vire de bord, on lui jette des cages


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