Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 149) rationnés à un quart par jour. Le suédois venoit à leur bord au moment où la brise se leva; ils appareillèrent et ne savent pas ce qu'il est devenu. Ces accidens sont très-ordinaires : les calmes, les chaleurs excessives, la faim, la soif, le scorbut, la dyssenterie, la peste, les fièvres chaudes, putrides et malignes, sont les fléaux de la zone torride. Dieu ne veut pas que nous y périssions. Nous filons 8, 9 et II nœuds; le soleil a peine à percer la brume. A midi, les nuages s'élèvent, le vent mollit un peu ; on met des tentes pour rappeler l'ombre qui disparoît tout-à-fait, afin que le zéphyr qui caresse toujours l'onde, allège le poids du jour, et émousse les traits de lumière et de chaleur qui nous éblouissent et nous étouffent. Nous voilà engagés maintenant dans la route de Christophe Colomb, et nous ne pourrions presque plus nous empêcher d'aller visiter les mortels du Nouveau-Monde. La découverte de ce continent nous a-t-elle été plus profitable que nuisible? Qu'avons-nous gagné en arrivant à Saint-Domingue , au Mexique et au Pérou? Que n'avons-nous pas perdu dans nos trajets, dans nos déportations ? L'Espagne, le K 3


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