Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 97 ) sine à l'arsenal ; nous sommes cent quatre-vingttreize, ce qui fait quatre-vingt-seize personnes dans l'espace de trente-deux pieds de long sur six de large, évaluation laite de l'emplacement des canons. On nous sert dans une gamelle qui est lavée quatre ou cinq fois par an. Il ne tiendroit pourtant qu'au capitaine de nous entasser un peu moins, car la batterie a cent pieds de long , et la frégate cent vingthuit sur trente-huit de large à son grand mât. Nous sommes enveloppés dans le tourbillon de fumée des cuisines ; si nous montons sur le pont , le soleil nous rôtit ; nous ne sommes bien nulle part; vingt ou trente sont attaqués du scorbut, et les salaisons contribuent beaucoup à celle branche de peste, mais on ne petit pas faire autrement , et nous ne nous plaindrions pas , si le commissaire aux vivres , qui s'entend avec Villeneau, échancroit moins notre ration. ( D'abord il a écouté nos plaintes, puis elles ont été vaines; nous pourrions rester longt-tems en mer , subterfuge pour cacher les rapines. ) A six heures , on soupe aussi frugalement qu'on a dîné , puis on descend au cachot. ( Voyez- en la description à notre entrée sur la Charente. ) Tome I.

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