Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 81 ) elle revient à la charge; nous.sommes entre trois assaillais : nous longeons la cote au gré du vent , faute de pouvoir gouverner. L'ennemi partage ses forces pour nous prendre en flanc et en queue ; il vient de nous tirer une bordée en plein bois : nous pirouettons depuis deux heures Nous touchons.... Un horrible craquement fait trembler Iénorme machine. Grand D.eu ! nous périssons, s écrie l'équipage d'une voix perçante. La frégate paroît se partager et abandonner aux flots nos cadavres mutilés. La mer commence à monter: nous pirouettons un peu moins; le feu diminue , mais l'ennemi s'acharne à nous poursuivre; nous approchons du rivage. Comme il est moins délesté que nous, il craint de s'engager; il s'éloigne de peur de toucher sur nos attérages. Pouvons-nous respirer un moment? quel plaisir de survivre à de si grands dangers! Il n'est que quatre heures, nous nous battons depuis minuit et demi; depuis une heure la quille de notre bâtiment est aux prises avec les rochers et les bancs de sable : chaque flot relève ou accroche la lourde masse qui vacille et nous renverse en asseyant son poids sur les Tome I. F


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