Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 72 ) de l'air qui n'entre dans nos caves nue par la pression. Cos deux ouvertures n'ont pas quatre pieds quarrés, ce qui donneroit à chacun un pouce et demi d'air pur, en y joignant celui que nous recevons très-obliquement au travers des canots par l'ouverture du fond de cale, pratiquée à côté du poste des aide-majors. Cet air est méphytisé d'avance par les moutons qui couchent au-dessus de nous, et obstrué par les chaloupes fichées dans le vide. 16 mars. Nous restons toute la journée sur le pont ; faire quelques pas de plus est une consolation inexprimable. Hier , nous invoquions la mort; ce matin, nous donnerions tout pour survivre à cette crise. La justice tombant goutte à goutte, commence à cicatriser nos plaies. Nous éprouvons trop de privations, pour n'être e pas indifférens sur la vie animale ; elle est frugale et suffisante. Nous sommes tous munis d'un gobelet de fer-blanc , d'une cuiller et d'une fourchette , qui restent toujours pendues a notre boutonnière. On dîne à midi. et l'autre qui se trouve au milieu, nage dans le méphytisme.


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