Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 55 ) ses genoux et sur de longues tables ; le repas est très-frugal et très-prompt ; la digestion ne nous empêche pas d'exécuter l'ordre du docteur Viv..., qui nous visite lestement : il paroit à Saint-Maurice tous les jours, et ne se montre dans notre prison que deux fois par décade. Aujourd'hui, par extraordinaire, il vient à deux heures après-midi, fait un tour dans la salle sans saluer personne; et se souvenant toutà-coup de sa mission, se frotte les mains et dit : « Il n'y a point de malades Adieu. — Fixez-nous, lui répond Soursac qui étoit sur son passage. — Qu'avez-vous ? Vous ne guérirez que dans les pays chauds. — A un autre. — Votre imagination travaille trop ; ce ne sera rien que cela... A la diète... — Mais , citoyen, j'ai la fièvre depuis cinq jours. — Contes que tout cela; adieu » Une heure après, un jeune homme à qui il n'avoit voulu trouver ni fièvre ni symptômes de maladie , jetté dans un coin depuis huit jours, tomba évanoui ; un autre médecin fut appelé; Viv... eut tort, et le malheureux gagna l'hôpital. Comme on le transféroit, Poupaud entama l'éloge de l'empirique. Vous avez raison, M. Poupaud, reprit un auditeur: M. Viv... D 4


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