Voyage à Cayenne dans les deux Amériques et chez les anthropophages.Tome premier

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( 39 ) gnons de la fatale légende ; pendant la journée nous sommes assez occupés à nous tirer des bourbiers, car c'est une route d'enfer ; la nuit nous surprend, nous n'aurons pas le bonheur d'être acostés par les voleurs qui rodent toujours ici ; nous n'avons plus d'argent, il faut aller en prison. Nous passons le pontlevis du château de la Rochefoucault , nous voilà rendus ; le concierge est le boulanger de la petite ville , il aime à boire et le vin est pour rien , il nous céde son lit et nous donne pleine liberté d'aller où nous voudrons avec promesse de ne pas nous évader. 18 février. Ce matin on nous annonce que nous ne partirons que dans cinq jours. Le père Robin nous laisse seuls ; nous visitons l'église qui ressemble plus à une écurie qu à la maison de Dieu ; comme la richesse du pays consiste en vin , des vignerons ont fait une cuverie du sanctuaire ; nous appercevons sons l'autel un caveau , vénéré jadis par ceux qui avoient quelque religion ou quelque morale ; le soleil n'entre qu'à regret dans ce lugubre séjour , qui servoit de dépot aux cendres des comtes de la Rochefoucault. En 1794, le comité révolutionnaire força le père Robin et C 4


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