Contribution de la Guadeloupe à la Pensée Française

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A

LA

PENSÉE

FRANÇAISE

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Un historien, Sidney Daney, l'auteur de l'Histoire de la Martinique, parlant de Sorin, s'exprima ainsi dans le journal la Guadeloupe du 18 août 1857 : « Sorin est du petit nombre des poètes dont les poésies aient laissé après elles quelques traces dans la mémoire du pays. C'est une raison pour que nous contribuions, autant que cela nous est possible, à ce que ces traces ne viennent pas à s'effacer. Avec le temps, et l'oubli qui marche à sa suite, avec l'indifférence littéraire inhérente à notre situation..., ces poésies ne tarderaient pas à ne laisser que ce que laissent le sillage des navires dans ta mer, le vol de l'oiseau dans l'espace ou le parfum de la fleur dans l'air : ce serait regrettable. »

ODE

A

MME

SAINT-HUBERTI

De l'Académie Royale de Musique. (1788) Lorsqu'autrefois Orphée, aux rives de la Thrace, Des accords de son luth fit retentir les airs, Tous les monstres émus, accourant sur sa trace, Erroient avec surprise au fond de leurs déserts: Des monts de Rhodope et d'Ismare, On vit tout un peuple barbare, Tombant aux pieds de l'enchanteur, Fixer auprès de lui sa course vagabonde; Et le premier chantre du monde Fut le premier législateur. Ainsi, lorsque j'errois dans les climats sauvages Où d'Albion naguère expira la fierté, Mon jeune cœur déjà volait vers ces rivages Que ton aspect rend chers au Français enchanté; La paix enfin, la paix tardive, A nos yeux montrant son olive, Nous rappela les champs de Mars, Et je vis avec joie, en quittant le tropique, De la Delaware au Mexique Se replier nos étendards.


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