La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 86 — bitation Marly, et sans avoir entendu le géreur ou le maître, à l'occasion d'un fait de discipline dont celui-ci était seul juge, vous donnez tort au maître, et vous admettez que c'était par inexpérience et non par mauvais vouloir que Virgile n'a pas rempli les fonctions de commandeur, dont il avait été momentanément chargé ; par suite, vous blâmez indirectement, comme prématurée, la mesure prise par M. le gouverneur, qui consistait à faire assister la gendarmerie au châtiment que le maître avait jugé nécessaire dans l'intérêt de la discipline; et qu'il était d'ailleurs en droit d'ordonner. • Il suivrait de là, Monsieur le Commandant, qu'il suffirait aux esclaves des habitations de refuser d'être commandeurs, ou aux commandeurs d'alléguer leur inhabilité à on faire l'office, lorsqu'ils auraient été désignés par les maîtres qui connaissent bien, sans doute, ceux qu'ils choisissent), pour paralyser les moyens de discipline que les maîtres tiennent de la loi. Pour peu qu'une semblable doctrine fût autorisée, le désordre ne tarderait pas à être général dans la colonie. M. le gouverneur a jugé, d'après les faits qui se sont passés sur l'habitation Marly, que l'instruction qui se poursuit en ce moment avait été mal comprise par l'atelier, et qu'il importait que les ateliers, en général, fussent bien convaincus que si l'autorité veille a L'exécution des règlements qui protégent les esclaves, elle veille aussi à l'exécution de ceux qui leur imposent des obligations envers les maîtres. Quant aux faits en eux-mêmes, la présomption naturelle devait être que M. le gouverneur les avait appréciés avant de prescrire une mesure , et je ne pense pas, dès lors, qu'il put appartenir à aucun fonctionnaire de pro-


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