La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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Note du chef d'escadron. C'est M. Mercier, juge royal, magistrat créole, remplissant alors les fonctions de procureur du roi. qui a reconnu que la plainte formée par l'esclave Saint-Ile n'était pas fondée: ce même magistrat a dit aussi aux gendarmes qui raccompagnaient, le 30 août 1844, sur l'habitation du sieur Ernest Déprés, ou des actes de barbarie avaient eu lieu envers l'esclave Adélaïde, et envers un nègre qui a succombé, que c'était une affaire de rien, qu'ils pouvaient se retirer : de sorte que la gendarmerie n'a pu mettre a execution le mandat d'amener qui avait été décerné contre cet oppresseur, ainsi qu'il en a été rendu compte à M. le maréchal ministre de la guerre, le 31 août dernier. Quel monstrueux abus du pouvoir! Et l'intérêt de la justice, qui veut que le maître ne soit pas juge et partie! et la loi, qui permet au nègre de se plaindre, qui est un piége pour l'esclave, une nouvelle cause de sévices! Et l'autorité est confiée à de pareils seides! Fort-Royal, le 10 mai 1845.

Le Chef d'escadron, FRANCE.

N° 24. Fort-Royal, le 13 février 1845.

A

MONSIEUR

LE

COMMANDANT AU

DE

LA

GENDARMERIE .

FORT-ROYAL.

Monsieur le Commandant, Le nommé Virgile, esclave de l'habitation Marly, du Lamentin, appartenant à M. le baron de L'Horme, a re-


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