La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 68 — Nota. Comment l'esclave peut-il être témoin, lorsqu'il risquerait tant à être partie contre son maître ? ( Voy. Lettres du Directeur de l'intérieur, 17 février).

N° 8. Fort-Royal, le 31 janvier 1844.

A

MONSIEUR

LE

CHEF

D ESCADRON,

AU

FORT-ROYAL.

Mon Commandant, J'ai l'honneur de vous rendre compte que, le 26 de ce mois, j'ai envoyé le gendarme Cavel, du Fort-Royal, avec le maréchal-des-logis Rougé du Lamentin, sur l'habitation la Champigny, gérée par M. le vicomte de Turpin. pour y prêter main-forte à MM. les procureur du roi, juge d'instruction et chirurgien aux rapports, dans la visite du nègre Daniel de cette habitation, qui avait été surpris la veille sur l'habitation d'Alessot, dite le ChâteauLézard, où il avait reçu plusieurs coups de rigoise et un châtiment marqué par une vingtaine de coups de fouet ; on avait supposé que huit ou dix jours suffiraient pour la guérison de l'esclave Daniel qui, à la vérité, était couvert de sang, mais dont les blessures paraissaient peu dangereuses. M. le procureur du roi s'étant assuré par lui-même des faits, je ne crus pas devoir en rendre compte à l'autorité supérieure, le 26 de ce mois; mais aujourd'hui, il parait que la vérité s'est dévoilée et que toutes les circonstances de celte affaire sont beaucoup plus graves : M. Vivier, gérant de l'habitation d'Alessot aurait, suivant la déposition des témoins, surpris le nègre Daniel en


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