La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 208 — N° 123. A

MONSIEUR LA

FRANCE,

CHEF

D'ESCADRON

GENDARMERIE DE

LA

COMMANDANT

MARTINIQUE.

Vous connaissez, Commandant, combien j'apprécie votre généreux dévouement à la cause de mes frères de race, à la cause de la justice et de l'humanité, et la vive sympathie que je vous ai vouée; permettez-moi de vous en renouveler ici le témoignage, et de vous prier d'être assez bon pour me conserver une place dans votre souvenir. Bientôt vous quitterez cette terre d'iniquités pour revoir cette belle France, riche et heureuse, mais qui oublie qu'à dix-huit cents lieues d'elle, elle a des enfants adoptifs qui gémissent dans les liens de l'esclavage, au mépris des droits sacrés de la liberté et de l'humanité. Vous ferez un appel à la France, vous lui ferez un tableau fidèle de nos souffrances, vous signalerez au gouvernement l'incurie des fonctionnaires chargés de nous administrer, et la France et le gouvernement répondront à votre appel. Commandant, notre cause est sainte et noble, c'est celle de l'opprimé ! En vous mettant dans les rangs de nos défenseurs, vous vous couvrirez de lauriers,' bien plus glorieux que ceux qu'on acquiert au champ de bataille ; et à votre heure dernière, votre âme sera satisfaite du bien qu'elle aura fait. Adieu, Commandant, salut et dévouement. ***


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