La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 201 — de la division mon remplacement dans le commandement de la compagnie; que je n'exercerais plus de fait ce commandement; qu'il m'invitait à le remettre immédiatement à M. Isnard, mon

Successeur intérimaire; que j'aurais à lui Taire connaître sans retard le bâtiment sur lequel il me conviendrait que mon passage fût arrêté par l'administration. J'ai répondu le 20 à cette lettre, ainsi qu'à la copie de l'ordre faisant connaître que, par suite des dispositions arrêtées entre les départements de la Guerre et de la Marine, je recevrais un congé de six mois avec solde entière; que j'ai été d'autant plus surpris de l'énoncé de ces dispositions, que dans ses lettres des 12 et 15 août, et même dans celle du 19, il n'est nullement question de

l'intervention

de M,

le Maréchal

ministre de la Guerre, dans la délivrance de ce congé; que j'étais désolé de n'en avoir point été informé; que j'étais habitué, depuis trente-trois ans, à la subordination, et que je savais où s'arrêtait le commandement ; que je regrettais qu'il n'eût pas jugé convenable de m'adresser une copie de la dépêche ministérielle, qui mentionne le concours de son Excellence M. le Ministre de la Guerre à la mesure qui

a

fait l'objet de mes réclamations ; que cette me-

sure me parait d'autant plus extraordinaire que j'ai toujours été signalé, par mes chefs et par les

Inspecteurs-généraux, comme

donnant une bonne impulsion au service et montrant l'exemple du zèle et du dévouement à mes camarades, ce qui m'a

mérité

d'être nommé chef d'escadron au choix du roi. J'ai ajouté dans cette lettre

au

général Rostoland, que sans vouloir porter atteinte

à la mémoire de mon prédécesseur, je devais pour ma justification lui

rappeler l'étal

deplorable dans lequel se trouvaient la tenue et

le service de la gendarmerie de la Martinique, quand j'en pris le commandement. Les correspondances des brigades n'étaient point régulièrement établies sur tous les points; la conduite de plusieurs sous-officiers et gendarmes était des plus répréhensibles; il existait, dans la plupart des casernes, des femmes de mauvaise vie; il n'y avait dans les brigades, ni registres, ni journaux de service, ni coffres à avoine, ni cribles, ni brosses, bouchons; plusieurs hommes étaient dépourvus des effets de pansage, et les chevaux étaient dans un état de maigreur qui faisait pitié. L'instruction,

tant

spéciale

que militaire, laissait généralement à désirer et t- il est notoire, M. le Ministre, que le service se faisait avec irrégularité. On n'a qu'à


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