La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 190 — Je regrette seulement, mon général, que vous n'ayez pas jugé convenable de m'adresser une copie de la dépêche ministérielle qui mentionne le concours de S. Exc. M. le ministre de la guerre à la mesure qui a fait l'objet de mes réclamations. Je vous réitère cette demande : je pense toutefois que votre ordre du jour couvre suffisamment ma responsabilité. La mesure dont je suis l'objet me paraît d'autant plus extraordinaire, que j'ai toujours été signalé par mes chefs et par tous les inspecteurs-généraux comme donnant une bonne impulsion au service, et montrant l'exemple du zèle et du dévouement à mes camarades, ce qui m'a mérité d'être nommé, au choix du roi, au grade de chef d'escadron. Sens vouloir porter atteinte à la mémoire de mon prédécesseur, je dois, pour ma justification , vous rappeler l'état dans lequel se trouvait le service de la gendarmerie de la Martinique quand j'en ai pris le commandement. Les correspondances des brigades n'étaient point régulièment établies sur tous les points; la conduite de plusieurs sous-officiers et gendarmes était des plus répréhensibles ; il existait dans la plupart des casernes des femmes de mauvaise vie ; les chevaux étaient dans un état de maigreur qui faisait pitié; il n'existait dans les brigades ni registres, ni journaux de serv ice, ni coffres à avoine , ni cribles , ni brosses-bouchons, et Dieu sait comment on faisait les pansages! L'instruction, tant spéciale que militaire, laissait généralement à désirer. Il est notoire que le service se faisait avec irrégularité. On n'a qu'à lire les ordres que j'ai donnés, vérifier mes rapports mensuels, et on pourra se convaincre de la bonne direction que j'ai tracée à toutes les parties du


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