La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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pas devoir profiter. En ce qui concerne l'ordre que vous me dites avoir donné à M. le lieutenant Isnard, de se rendre au Fort-Royal, lundi, je ne puis me dispenser de vous faire observer, que les ordres à donner à mes subordonnés doivent passer par mon intermédiaire ; et pour la remise du service à M. Isnard, mentionnée dans votre lettre du 12, vous reconnaîtrez également, mon général, qu'elle ne peut avoir lieu dans les circonstances actuelles. En effet, je ne devrais remettre ce service important, qui m'a été confié par ordonnance royale du 4 mai 1843, que dans deux cas : 1° Si j'avais reçu un ordre de service, signé de M. le ministre, m'appelant en France. 2° Si M. le gouverneur, usant des pouvoirs extraordinaires qui lui sont attribués, par l'ordonnance organique des colonies, avait provoqué ma suspension, après m'avoir fait connaître les griefs existant contre moi, m'eût offert les moyens de passer en France, pour rendre compte de ma conduite au Ministre. Il est impossible de considérer comme un ordre de service, le congé de six mois avec la solde entière que vous me dites de faire établir. Et quant à la deuxième hypothèse, je pense que le zèle et le dévouement que j'ai apportés constamment clans l'accomplissement de mes devoirs et la bonne direction que j'ai donnée au service de la compagnie, me mettent à l'abri de tout reproche. Je suis avec respect, etc. Le Chef d'escadron de gendarmerie de la Martinique, FRANCE.

P. S. J'écris à M. Isnard, que l'ordre que vous lui


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