La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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M. le Procureur du roi : c'est ce magistrat qui me l'a envoyé, accompagne par un gendarme, après s'être convaincu de la puérilité de sa plainte. Je dois aussi vous dire, monsieur le Gouverneur, que ma sœur, madame veuve Froc de Laboulaye. presente à cette scène, a fait observer à M. France qu'il fallait une voie de répression pour les esclaves, puisque dans les armées de terre et mer. des moyens, quelquefois plus sevères que les nôtres, étaient employés. Se tournant alors vers elle, il lui a dit d'un ton très—vif : vous avez, madame, pour une femme le cœur bien dur. Ce ne sont pas la , monsieur le Gouverneur, les communications auxquelles, depuis votre arrivée dans la colonie, vous avez habitué les colons de la Martinique, et je m'empresse de porter à votre connaissance la conduite de M. France a mon égard, conduite qui aurait pu apporter de graves désordres chez mes autres esclaves, si, depuis que j'en possède, ils ne m'avaient pas rendu cette justice que je les ai toujours considérés comme étant de ma propre famille. Afin que vous puissiez, monsieur le Gouverneur, avoir toute certitude sur les faits que je viens de vous exposer, j'ai l'honneur de vous informer que j'ai cru de mon honneur d'envoyer une copie de celte lettre à M. France. Je suis avec respect, etc. Signe : P. A.

GAYOT.

Pour copie conforme : Le Procureur-Général par interim. SELLES.

Note du chef d'escadron.

Le sieur Gayot aurait aussi dù

indiquer dans sa plainte à M. le Gouverneur, que l'esclave dont il s'agit a été mis à la geôle, où il lui a fait


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