La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 174 — PIÈCE

COMMUNIQUÉE.

Vers la fin du mois de janvier 1846, une jeune négresse âgée d'environ douze ans, appartenant à M. Trochu, propriétaire au Vauclin, s'est presentée chez M. le procureur du roi au Fort-Royal, pour se plaindre d'un châtiment excessif de plus de cinquante coups de rigoise qu'elle avait reçus et qui sillonnaient tout le corps de cette malheureuse toute en sang, et dont la vue inspirait la plus profonde indignation. Elle fut renvoyée par la gendarmerie chez son maître, où la justice s'est rendue pour consulter ce nouvel acte de barbarie.

Nota. Attendons quel sera l'effet que produiront ces poursuites. Espérons qu'il n'en sera pas comme de l'affaire Jaham. SEPTIÈME SÉRIE. N°

103. A MONSIEUR LE GOUVERNEUR

DE

LA

MARTINIQUE.

Monsieur le Gouverneur, J'ai l'honneur de soumettre à votre haute appreciation la conduite tenue envers moi par M. France. Samedi dernier, j'étais dans ma pharmacie, à onze heures du matin. Un homme vêtu en bourgeois, décoré de la légion-d'honneur, que j'ai su plus tard être M. France, chef d'escadron de la gendarmerie coloniale, s'est présenté chez moi. Après m'avoir salué, il m'a demandé si j'avais un esclave enferré depuis quatre mois par mon ordre, et m'a présenté un rapport qu'il m'a dit lui avoir été adressé, sans m'en nommer l'auteur; je lui ai répondu


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