La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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N° 102. Rivière-Salée , le 6 juillet 1845.

A MONSIEUR FRANCE , CHEF

D' ESCADRON ,

COMMANDANT LA

GENDARMERIE DE LA MARTINIQUE, AU FORT-ROYAL.

Mon

Commandant,

J'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai pris des informations, autant que possible, au sujet de la lettre que vous m'avez écrite ; ce n'est qu'à force de recherches que j'ai appris que ces demoiselles restaient à

la

Rivière-

Salée: aussitôt j'ai été trouver le brigadier Bedout, et ayant fait les recherches nécessaires avec lui à ce sujet, n'ayant pas vu les demoiselles Colomb, attendu qu'elles étaient en retraite pour faire leur premiere communion, nous nous sommes transportés tous les deux près de l'autorité locale, afin de nous faire délivrer l'acte constatant la liberté

de

la nommée Eusébie, dite Carreau, née en 1837,

mais n'ayant eu sa liberté qu'en 1839. M. le maire de la

Rivière-Salée

nous a dit que, si vous vouliez voir l'acte

d'Eusébie (dite Carreau) , vous

vière-Salée,

pouviez venir

à Ri-

qu'il vous montrerait le registre gratis, mais

que , si vous vouliez en avoir un extrait, il vous le donnerait en payant, attendu qu'il ne vous reconnaît que comme simple particulier ; mais que si M. le procureurgénéral, ou M. le directeur de l'intérieur lui en demandaient un, il le leur enverrait gratis. Je vous donnerai connaissance que M. le maire nous a dit qu'il en allait écrire en conséquence à M. le gouverneur. Le brigadier Bedout a signé avec moi le présent rapport. J'ai l'honneur d'être avec respect, mon Commandant, votre très-humble, etc.

BEDOUT.

HENRY.


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