La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 168 — SIXIÈME SÉRIE.

N° 97. Fort-Royal, le 31 juin 1845. A MONSIEUR LE PROCUREUR GÉNÉRAL , AU FORT-ROYAL.

Monsieur le Procureur général, La nommée Polixène, esclave du sieur Rampon SainteClaire, habitant la commune de la Rivière-Salée, vient de se présenter chez moi pour se plaindre des traitements barbares, dont elle est journellement l'objet de la part de son maître. Cette pauvre femme, dont les fesses sont sillonnées et déchirées de coups de fouet, m'a déclaré que son maître lui avait fait donner un trois-piquets et avoir avant été mise aux fers pour fait de marronnage, et qu'elle n'était partie que pour éviter des traitements inhumains. Je prends la liberté de vous envoyer cette femme, en vous priant de vouloir bien la faire visiter par un médecin, et de lui faire donner ensuite les soins que réclame sa triste position. Les actes de violence qui se renouvellent si souvent, rappellent le moyen-âge avec ses supplices qui faisaient gémir l'humanité. , Il est a désirer que la loi qu'on attend ne soit pas impuissante, et qu'elle protége enfin avec efficacité les pauvres esclaves contre les mauvais traitements dont ils sont tous les jours les tristes victimes. Je suis, etc. Le chef d'escadron. FRANCE.

Nota. La nommée Polixène a un enfant, âgé d'environ 8 ans, qui a été déclaré libre, ce qui doit nécessairement


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