La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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dit de lui apporter un bout du feu, ce qu'il fit également, et nous fîmes garder à vue par le gendarme Johnnès les esclaves, Charles et Apolline ;nous invitâmes de nouveau ledit sieur Dessources à nous prêter un endroit pour pouvoir les interroger séparément; malgré quelques réflexions, il nous invita à entrer dans la chambre à coucher, nous fîmes alors venir le nommé Charles, seul en présence du maréchal-des-logis Tribouillard, et lui avons adressé les questions suivantes : D. Comment vous nommez-vous? R. Charles. D. Quel âge avez-vous? R. Je ne sais pas (environ 16 ans). D. Vous avez l'air souffrant, qu'avez-vous? R. J'avais la fièvre depuis plusieurs jours, et aujourd'hui madame m'a donné pour vomir. D. Vous avez un frère nommé Alexandre qui, dans ce moment est marron ; pourquoi est-il marron ? R. Parce que monsieur voulait le battre. D. Pourquoi votre maître voulait-il le battre? R. Alexandre avait fait du tapage et avait pris la femme à François, que monsieur a acheté de M. Ravel. D. N'avez-vous pas été mis aux fers pour cause de marronnage de votre frère Alexandre? R.Oui. D. Depuis quand êtes-vous sorti? R. Environ huit jours. D. Combien y êtes-vous resté de temps? R. Environ un mois. Depuis un dimanche après le nouvel an, nous sommes restés quatre semaines avec ma sœur Apolline; c'était pour faire rentrer Alexandre marron. D. Vous saviez donc où était votre frère?


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