La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 118 — N° 51. Fort

A MONSIEUR

FRANCE,

CHEF

GENDARMERIE

- Royal le 4 fevrier 1845.

D'ESCADRON COMMANDANT LA

DE LA MARTINIQUE.

Mon Commandant. J'ai l'honneur de vous rendre compte que les gendarmes Bousquet et Ruisseau , de la brigade du Lamentin, viennent de conduire ici, à la disposition de M. le procureur du roi. en vertu d'un réquisitoire de M. Chevalier, substitut en tournée, le nomme Felix, esclave de l'habitation Bayardelle, appartenant au sieur Delorme, gérée par le sieur Bruneau et située au Lamentin. Felix, âgé de 55 ans environ, infirme par suite d'une hernie grosse comme la tête. était depuis longtemps gardien d'animaux, lorsque les troupeaux confies a ses soins éprouvèrent quelques pertes ; pour la premiere fois, il reçut vingt-cinq coups de fouet, avec promesse que si les pertes continuaient, le châtiment serait beaucoup plus fort, le lendemain de cet avertissement, et au moment où il ouvrait le parc, il vit une vache roide morte: la peur s'empara aussitôt de lui, il partit marron, et ne rentra qu'un mois après. A son arrivée, le sieur Bruneau le couvrit de chaines, et l'envoya, malgré ses infirmités , travailler au jardin, où il a été vu par M. le procureur du roi et arrêté par la gendarmerie. Je suis avec respect, mon Commandant, etc. Le Maréchal-des-logis, H.

COMMIN.


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