La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 103 — mes Alexandre et Nelson, appartenant à M. de Grenonville, habitant de la commune du François. Ces deux esclaves ont déclaré à M. le procureur du roi et aux gendarmes que, le 9 de ce mois, ils traversaient les terres de l'habitation le Grand-Céron, au Diamant, lorsqu'ils furent conduits devant le géreur, M. Telliam Maillet, qui les fit mettre immédiatement au cachot, avec défense au commandeur et à l'atelier de leur donner à manger; que les ordres de ce monsieur ne furent point exécutés, puisque les domestiques de la maison leur firent passer leur nécessaire, mais qu'il yavait sept jours qu'ils étaient au cachot, lorsque la gendarmerie se présenta sur l'habitation pour les conduire a Fort-Royal. Interrogés sur les causes de leur marronnage, ces noirs ont répondu qu'ils étaient partis marrons , parce que le géreur, M. Bréaut, les maltraitait, mais que leur intention était de rentrer aussitôt que leur maître, qui est en France et qui est attendu de jour en jour, serait arrivé. Je suis avec un profond respect, mon commandant, votre très-humble, etc. Le Maréchal-des-logis commandant la lieutenance,

H.

COMMIN.

Nota. Ces domestiques humains n'ont heureusement pas suivi la doctrine qui suppose le maître seul juge des faits de discipline, et qu'on ne doit pas se mêler de ce qui regarde l'intérêt de la discipline. (Voy. lettre, 17 février, M. le directeur).


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