La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 94 — sieur Chéry Delasse, boulanger au Fort-Royal, quai de Leyrithz, à coté du sieur Boniface, tenait à l'attache un de ses nègres, dans l'intérieur de sa cour; ce matin , j'ai su positivement qu'au lieu d'un noir enchaîné, il y en avait trois, nommés Faustin, Félix et Alexandre, et que pour parvenir dans la cour où ils se trouvent, il fallait traverser la maison principale et la boulangerie. Je suis avec respect, mon Commandant, votre trèshumble, etc. Le Maréchal-des-logis, H. COMMIN. Nota. Que voulez-vous? le maître sait bien qu'il est seul juge dans les faits de discipline.et les magistrats sont peu encouragés à suivre l'exemple de M. Chevalier, substitut du procureur du roi.

N° 33. Fort-Royal, le 1er juin 1845.

A

MONSIEUR FRANCE,

CHEF

GENDARMERIE DE

D'ESCADRON LA

COMMANDANT LA

MARTINIQUE.

Mon Commandant, J'ai l'honneur de vous rendre compte que le maréchaldes-logis Rougé, commandant la brigade du Lamentin, a fait conduire ici hier, à la disposition de M. le procureurdu roi, la nommée Vitalis, âgée de dix-huit à vingt ans, esclave du sieur Adolphe-Pierre Charles, de la commune de la Rivière-Salée, qui s'est présentée volontairement au quartier de la gendarmerie, ayant au cou un énorme collier en fer et une forte chaîne d'un mètre de long, pesant ensemble de quatre à cinq kilos.


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