La vérité et les faits ou l'esclavage à nu dans ses rapports avec les maîtres

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— 93 — l'ordre. Je lui répondis que je ne partirais point avant que de voir ce qu'il voulait faire. Il finit donc par la placer contre un poteau et de tirer dessus la corde qui tenait aux coudes et aux mains de la négresse, qui était attachée derrière le dos, au point qu'il n'y avait que le bout îles pieds qui touchait à terre. Il finit par fermer la porte et de remettre la clé à Boisseuille, en lui disant do faire attention, s'il entendait qu'elle fût trop gênée, de la desserrer un peu. Boisseuille y fut plusieurs fois pour la visiter. Au bout de deux heures, je pris la clef, et je lui donnai la faculté de s'asseoir, quoique cependant elle n'avait aucune blessure. Le lendemain, je la fis conduire chez son maître par le chasseur Boisseuille, qui nous donna 20 francs de prise. Mon Commandant, je suis avec respect, etc. Le Sous-Brigadier des Chasseurs des montagnes, MOULET.

Nota. Le burlesque le dispute ici à la cruauté naïve. Ce M. Léonard avait sur l'ordre en général, et sur l'intérêt de la discipline en particulier, des idées moins bien exprimées, il est vrai, que celles de l'administration , mais identiques et suivies. Voyez la lettre du 17 février 1845, page 85.

N° 32.

Fort-Royal, le 15 mai 1845.

A MONSIEUR FRANCE ,

CHEF D'ESCADRON

GENDARMERIE

DE

LA

COMMANDANT

LA

MARTINIQUE.

Mon Commandant, J'ai l'honneur de vous rendre compte que depuis plusieurs jours j'ai appris par la clameur publique que le


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