Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

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— 65 — touché au sol natal a senti s'éveiller en lui les instincts les plus féroces), sous prétexte de préparer leur élection — ils sont tous deux conjointement et solidairement candidats contre M. GéraultRichard ; — ont mené une campagne effroyable contre les blancs ; ils ont parcouru avec le distingué Boisneuf comme manager, toute l'île, tenant des palabres enflammés, annonçant aux noirs les pires calamités, allant jusqu''à affirmer que le Parlement était disposé à rétablir l'esclavage. L'appel aux armes, l' incitation au meurtre, à la révolte, telle est leur propagande. C'est à ces singuliers candidats que l'on doit les scènes sanglantes dont nous avons eu jusqu'ici les échos étouffés. « Le mouvement noir est tel que les blancs songent à regagner la métropole et que pour éviter un véritable exode, il a fallu débarquer des troupes ; demain, le paquebot Guadeloupe partira avec un contingent d'infanterie de marine ; le prochain courrier en emportera un autre plus important encore. Eh bien ! ces troupes seront impuissantes à réprimer l'émeute qui se prépare, les désordres qui s'organisent, au vu et au su des autorités locales impuissantes, si la magistrature hésite à faire son devoir, si les meneurs de ce mouvement abominable ne sont pas immédiatement arrêtés, en vertu des dispositions de ce Code pénal qui est applicable, n'est-ce pas, à la Guadeloupe comme dans la métropole. « Que M. Trouillot donne les instructions nécessaires ou la période électorale se transformera en véritable boucherie. » Dans sa protestation contre l'élection frauduleuse de M. Gérault-Richard, M. Candace a écrit : « Le caractère officiel de la candidature de M. Gérault-Richard s'accuse par les faits suivants : « M. Gérault-Richard était encadré de gardes républicains, de gendarmes, de soldats et de marins du Friant. « Il est bon d'ajouter que le Friant, venu à la Guadeloupe à propos de la dernière grève, n'a servi qu'au Gouverneur pour ses tournées et à M. Gérault-Richard pour son élection ; il a stationné tout le temps à Basse-Terre. » Le 12 mai 1910, le même journal « Les Nouvelles » publiait une interview de M. Gérault-Richard qui venait de rentrer de la Guadeloupe. On y lit : « Des bandes d'émeutiers ivres de surexcitation et d'alcool, se ruant au pillage des plantations, incendiant, détruisant tout sur leur passage, des blancs et leurs femmes attachés nus à des poteaux et exposés aux pires infamies, à de véritables tortures, le gouverneur sans forces de police suffisantes, impuissant... tels sont les faits qu'il nous rappelle. « Toutes ces atrocités, nous dit-il, furent commises ; les instincts sauvages se réveillaient — « Mais à quoi faut-il attribuer ce mouvement insurrectionnel ? — « Aux excitations de quelques meneurs politiques désireux

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