Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

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— 55 — Mickaël, 2° Belmont Gaston, 3° Tirolien Furcy, 4° Gatibelza Emile. « Cette réquisition a été mise à exécution sans incident. « A 18 heures 15, le Président nous a remis une troisième réquisition dont la teneur suit : « Requérons le commandant de gendarmerie de cette localité à faire évacuer la salle de vote et à maintenir à un mètre de distance du bureau tous les électeurs en vue de faciliter les opérations électorales. « A peine avions-nous commencé l'exécution de cette réquisition que l'urne, ayant été ouverte par le Président du bureau pour le dépouillement fut bousculée, le couvercle arraché. Plusieurs électeurs saisirent les enveloppes à pleines mains et les répandirent sur le plancher. L'urne fut jetée à terre. A ce moment, elle put être saisie par la gendarmerie, mais les électeurs en foule, s'acharnèrent sur elle, voulant à tout prix la briser ou tout au moins la renverser. Après une lutte violente qui dura plus d'un quart d'heure, l'urne sans couvercle, à moitié brisée et de laquelle une grande quantité d'enveloppes avait été enlevée, fut placée par la gendarmerie et la douane dans un coin de la salle de vote et où la foule cherchait à la prendre. « A ce moment, le chef de brigade de 3e classe Olmiccia fit appeler les soldats qui étaient consignés à la caserne, cherchant à plusieurs reprises à faire évacuer la salle. La foule dont la surexcitation était portée au paroxysme, se rua plusieurs fois sur les débris de l'urne et, ne pouvant réussir à les atteindre, se mit à briser la table, les chaises et les isoloirs et tout ce qui se trouvait dans la salle. « Le Président du bureau de vote, d'accord avec les délégués des candidats ayant déclaré que les opérations électorales étaient nulles, la foule, poussée et entraînée par le délégué Belmont qui s'écria : « Nous mourrons tous ici, mais l'urne ne sortira pas , Triviaux (Constant), Wanou (Gilles) et d'autres meneurs qui seront recherchés, se ruèrent (sic) une dernière fois sur les militaires et les douaniers qui composaient le service d'ordre, les repoussèrent avec violence dans l'angle de la salle où se trouvaient les débris de l'urne, éteignirent les bougies qui éclairaient la salle et une lutte acharnée s'en suivit. Les militaires et douaniers résistèrent pendant quelques minutes, mais débordés par le nombre, ils ne purent empêcher les débris de l'urne d'etre piétines et enlevés. Les nommés Belmont (Gaston , Triviaux (Constant) et Wanou (Gilles), qui avaient engagé la foule à s' emparer des débris de l'urne furent les premiers à sauter dessus et à les piétiner. « Signé

: OLMICCIA, VÉRAN, LAVALE. »

Belmont, Triviaux et Wanou furent arrêtés et mis sous mandat de dépôt. Le 10 décembre 1919, ils adressaient au juge d'instruction


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