Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

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— 54 — devoir m'abstenir malgré précédent que vous voulez bien signaler de ne prescrire à l'occasion des opérations de vote l'application d'une mesure que n'autorise expressément aucun texte législatif, vous prie d'ailleurs vous reporter aux dispositions de l'article 3 de mon arrêté du 18 avril convoquant collège électoral. » Le gouverneur intérimaire, M. Jocelyn Robert, n'était qu'un pantin dont M. Candace tirait le fil. à discrétion... C'est ce dernier qui répondait, par la voie de la presse, aux protestations adressées au chef nominal de la colonie contre les manœuvres d'étranglement de la volonté populaire qui étaient dénoncées au fur et à mesure qu'elles s'ébauchaient. La réponse du gouverneur au télégramme de MM. Fidelin et autres n'est que la reproduction, quant au fond, et presque dans la forme, de la dépêche que M. Candace adressait au gouverneur Merwart, le 26 avril 1914, pour protester contre la présence des représentants de son adversaire dans les salles de vote, dont il faisait expulser ceux-ci. Mais voici qui achèvera de caractériser, s'il en est encore besoin, l'acte accompli le 14 mai 1922 à la Pointe-àPitre. Les principaux agents d'exécution furent, naturellement, les présidents des trois sections de vote. Oui étaient-ils ? « 1° Un nommé Lacrosil (Auguste), receveur des contributions à Grand-Bourg ( de Marie-Galante), ayant déjà fait ses preuves, en de multiples circonstances ; chaque fois que l'Admiministration locale a cru devoir utiliser son talent particulier ; appelé exprès de la grande Dépendance pour donner une nouvelle mesure de son savoir-faire ; « 2° Deux individus, dont, l'un, petit commerçant, amené exprès par Lacrosil de Grand-Bourg, de Marie-Galante ; et l'autre, débardeur de son métier, et garçon de magasin provisoire, dans la commune de Sainte-Anne, sise à vingt kilomètres de la Pointe-à-Pitre. En fait, donc, trois personnes non domiciliées dans cette ville, complètement étrangères à sa vie municipale. Et veut-on savoir ce qui avait désigné, en particulier, Lacrosil et Belmont à l'attention du gouverneur Jocelyn Robert pour la délicate mission qui leur fut confiée ? Voici : « Le 1er décembre 1919, le maréchal des logis de gendarmerie Olmiccia (Toussaint) établissait sur les incidents qui avaient marqué les opérations électorales de la veille, dans la commune de Grand-Bourg, pour le choix des deux députés de la colonie, un rapport officiel d'où se détachent les passages suivants : « A 13 heures, nous avons reçu du Président une deuxième réquisition ainsi conçue : Requérons, etc.. de faire évacuer la salle de vote qui était envahie par les électeurs et ce contrairement aux lois, ce qui obstrue et entrave les opérations électorales. Acceptons les délégués ci-après désignés par les candidats : 1° Jean


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