Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

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rester ici, sans quoi, nous serions partis ensemble ; mais il dépendra de la Guadeloupe que mon voyage ne soit différé. « J'écris très longuement à D... pour lui exposer le plan de défense qui serait, à mon avis, le plus efficace et le seul efficace. Cet avis est également partagé par les colons éclairés qui sont ici, et qui voient que toute la puissance de notre temps est dans la presse. C'est tout simple. En un temps et en un pays où tout se dit, celui qui parle le mieux a naturellement raison (On rit.) « D... vous communiquera ma lettre ; et je vais vous dire ce que je ne lui dis pas. M. de Labrun nous a remis, sans trop grand empressement, par parenthèse, puisqu'il n'a pas même pris la peine de nous donner un avis, les 6000 francs qui nous avaient été votés à tous les trois par le conseil. (Rumeurs et réclamations.) « Je crois vous devoir, à ce sujet, quelques explications que je vous paie de communiquer à D..., afin que le conseil soit bien fixé sur mes rapports avec M. de Jabrun. Vous verrez, par une de ces lettres timbrées de la poste. 10 juin 1837, qu'il s'excuse de me devoir un arriéré. Cet arriéré était déjà ancien : et il ne m'a été remis que depuis cette époque. Ils s'est donc passé trois années et plus, sans que j'aie jamais rien reçu des délégués ; et les 6000 francs qu'il m'a remis, avec un élan peu caractérisé, sont les premières sommes que j'ai touchées. M. MANGUIN. — «Je crois pouvoir certifier à la Chambre, au nom de M. de Jabrun. quoique j'ignore le fait, qu'il n'a fait qu'obéir aux ordres du conseil de la Guadeloupe. M. AUGUIS. — A l'époque où vous êtes venu à Paris, « j'avais déjà acheté, dans le but d'être éligible (On rit puisque les « colonies voulaient un délégué a la Chambre une petite propriété « pour une somme de 60 000 francs. Je la paye par annuités et je

vous avoue qu en achetant j' avais compté sur un concours annuel des colonies (Bruit.) Voix AU CENTRE. — « Passez ces détails. M. AUGUIS. — « Je passe ces détails. « Je vous ai débarrassé d'Isambert et d'autres imbéciles, si dangereux pourtant... (Rire général et prolongé.) «

« Voici la partie de la lettre qui répondrait à l'assertion que M. de Remusat énonçait tout à l'heure à.cette tribune. « M. le président du conseil m'a envoyé le directeur qui m'a demandé de faire mes conditions pour l'avenir. Il y a un traité de fait. J'entre en matière cette semaine par la question des sucres. Je vous enverrai des numéros. Je me trouve donc en ce moment tenir le haut du pavé dans les discussions sur les matières coloniales, à la Revue de Paris, à la Presse et à la Revue du 19e siècle. Il me semble que cela offre quelques garanties au conseil colonial. Ajoutez à cela qu'un délègue, député lui-même, ne parle qu'une fois l'an à la chambre, et que moi, je parle toujours ! (Rire général.) »


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