Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

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ne put la garder longtemps ; des pierres furent lancées de tous côtés et les gendarmes arrêtèrent le nommé Virapin Emile, au moment où il venait d'en lancer une qui avait atteint M. Boussenot... « L'information établit tout de suite par les témoignages mêmes « des adversaires de Robin que celui-ci n'avait pas quitté son domi« cile, qu'il ne s'était pas trouvé à la Mairie lors des scènes de désor« dre qui avaient interrompu la conférence du candidat. « Cependant MM. Lebel, Barillet, Boussenot et Paul Merlo « se rendirent à la gendarmerie et dénoncèrent Robin comme « auteur responsable, comme l'organisateur de l'obstruction faite « à la mairie et qui avait eu pour résultat les jets de pierres et les « violences dont M. Boussenot venait d'être victime. « La brigade de gendarmerie de Saint-Louis, rompant, pour « la première fois, avec un usage constant, n'avisa pas M. le Procu« reur de la République de l'arrondissement de ces faits ; mais elle « les porta par télégramme à la connaissance du capitaine comman« dant le détachement, en même temps qu'elle lui transmettait par « la même voie la dénonciation contre Robin. « Toutefois, le Procureur de la République, rencontrant « au télégraphe le maréchal des logis Debray, apprenait de ce « sous-officier les événements de Saint-Louis, au moment où « il recevait du commissaire de police Gaucher le télégramme « suivant : « Réunion Boussenot troublée par partisans Archambaud « qui ont lancé galets. Boussenot atteint légèrement au casque « et à la poitrine a tiré deux coups de révolver en l'air. Pharma« cien Robin, centre de ralliement partisans Archambaud, fermée « pendant la bagarre ; manifestants dispersés, plusieurs blessés. » « Le Procureur de la République donnait immédiatement « au commissaire de police l'ordre de procéder d'urgence à une « information sur les faits signalés et il en informait de suite le « maréchal des logis Debray. « Il me paraît que l'intervention du parquet de Saint-Pierre « mettait fin à la mission de la gendarmerie. Il n'en fut mal« heureusement rien et c'est du conflit d'attributions élevé entre « l'autorité judiciaire et la gendarmerie que résultèrent les évè« nements regrettables dont se plaint Robin avec raison, semble« t-il. « Le lendemain, en effet, Robin était arrêté, conduit au parquet « de Saint-Pierre, sous escorte des gendarmes de Saint-Louis et de « ceux de Saint-Pierre ayant à leur tête le maréchal des logis Debray. « D'après les renseignements qui m'ont été fournis, le maré« chal des logis Debray interpellé par le procureur de la Répu« blique pour l'irrégularité des opérations à Saint-Louis aurait « déclaré qu'il n'avait fait qu'exécuter les ordres du capitaine Déroche « contenus dans un télégramme ou il lui était prescrit de


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