Comment on traite nos colonies : Candidature officielle et mœurs électorales

Page 134

— 112

« Huissier Constant oppose rébellion action commissaire de police. » « Peu de temps après, le commissaire de police télégraphiait à son tour : « Désordres à la mairie par partisans liste opposition (sic) au sujet formation bureau... » « M. Constant, note le rapport Girard, n'était pas désigné par le représentant de l'autorité. « Néanmoins, M; Lucas télégraphiait immédiatement au commandant de la brigade de gendarmerie : « Recois dépêche avisant que huissier Constant oppose rébellion « action commissaire police (ce sont les termes mêmes du télégram« me Boissy) : si ce fait est exact, procédez immédiatement à son « arrestation, dressez information et dirigez prévenu sur par« quet demain par correspondance extraordinaire. »

« Le maréchal des logis de gendarmerie ne crut pas devoir obtempérer immédiatement à cet ordre. A midi 50, il télégraphiait au procureur de la République : « Concerté avec commissaire de police vu état surexcitation partisans liste opposition (sic) ne serait pas prudent arrêter huisier Constant ; forces police insuffisantes. Commissaire a déclaré procès-verbal à Constant. « L'ordre d'arrestation était renouvelé à 5 heures 35, par M. Lucas. Le commissaire de police demanda de nouvelles instructions. A 7 heures 30 du Soir, le procureur de la République répond : « Constate qu'avez fait preuve faiblesse sans exemple, « Avez été outragé par Constant dans l'exercice de vos fonctions « alors que Constant commettait délit en faisant irruption dans « salle vote. Ne comprends pas que vous n'ayez pas exécuté ordre « formel d'arrestation transmis deux fois aujourd'hui. Délit prouvé. « procédez arrestation,

mandat d'amener suit. »

« En exécution de cet ordre répété, M. Constant fut arrêté le lendemain matin chez lui, et transféré, le 12, sous escorte de la gendarmerie à Saint-Denis où il fut écroué à la prison centrale. « C'est à l'occasion de cette arrestation qu'éclata l'émeute du Gouvernement. M. Le Cocq et ses partisans demandaient au Gouverneur la mise en liberté de M. Constant... » Le tribunal, présidé par Clavier (!) octroya quinze jours de prison à M. Constant pour délit électoral. Les élections législatives devaient avoir lieu, 13 jours plus tard, le 24 avril. M. Constant a été libéré le surlendemain. Il importait qu'il fût à l'ombre, le jour du scrutin ! La Cour d'appel l'a acquitté, par un arrêt fortement motivé, d'où il résulte que le prévenu n'avait jamais commis aucun délit électoral ! Nous avons souligné, dans les deux télégrammes du commis-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.