Vieux papiers du temps des isles

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

de grandes galeries ou des allées de jardin bizarrement et agréablement distribués forment un tout qui plaît infiniment quoiqu'on n'y retrouve aucune régularité, chaque Empereur ayant bâti une pièce à sa fantaisie. La cour du Hamkar ne m'a paru ni si grande ni si belle que celle de Delhy, mais les murailles de la forteresse d'Agra sont plus hautes et mieux entendues à mon avis. Elles sont flanquées de grosses tours qui supportent quelques pièces d'artillerie et les murailles sont si épaisses que quatre ou cinq personnes s'y promènent à l'aise. Le terrain de l'intérieur de la forteresse est extrêmement montueux parce que le bord du Gemna sur lequel elle est bâtie est tout coupé de rainures et de crevasses et qu'on n'a pas applani cette superficie, en sorte qu'on croirait grimper sur des montagnes lorsqu'on entre dans ce palais. Ces hautes murailles rouges avec leurs grosses tours, les dômes des bâtiments revêtus de marbre blanc et couverts de cuivre jaune, les arbres des différents jardins se mêlent ensemble de tant de manières que l'œil en est ravi. » Nagef-Khan pria le colonel de prendre du service avec M. Madec. Mais M. de Maudave était résolu à ne pas rester au « service » du parti Madec, d'autant plus qu'un certain nombre de Français chassés de Feizabad à la demande des Anglais, venaient essayer d'obtenir des postes à l'armée Madec. Celui-ci n'avait guère moyen de les payer royalement. La cour mongol lui octroya bien « onze mille roupies » d'augmentation mais ces onze mille roupies, aux dires de Maudave, ne sortirent pas de sa poche, par contre ce furent les Français qui sortirent de son camp pour tenter ailleurs leur chance. L'Empereur fit alors offrir à Maudave de faire une expédition contre les Sikks et de s'emparer de la province de Sorinde, après quoi, devenu nabab, do Mau-


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