Vieux papiers du temps des isles

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UN COLONEL A LA COUR DU GRAND MOGOL

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plusieurs Français, vos sujets, et ils y ont trouvé l'accueil et les secours dus au mérite de chacun d'eux. Entre ces Français, votre bien-aimé M. Madec s'est distingué par son courage et sa conduite au point qu'il a mérité l'estime générale et notre confiance la plus intime. Les services importants qu'il nous a rendus dans les guerres nous ont conviés à l'élever aux plus grands honneurs de notre Empire. Il commande une partie considérable de nos troupes et nous lui avons confié le commandement de plusieurs de nos provinces. « Notre bien-aimé M. Madec nous a souvent entretenu de la puissance et de la grandeur de la Royale Maison de France et nous a inspiré le désir d'ouvrir une correspondance avec Votre Majesté. Nous nous y portons d'autant plus volontiers qu'outre l'estime particulière dont nous sommes saisis pour un aussi grand monarque, nous suivons en cela l'exemple d'Alem-guir, notre illustre prédécesseur, qui eut avec Louis XIV un commerce de plusieurs années. Nous espérons de plus que ces témoignages do bienveillance envers VOUS ne vous seront pas désagréable et que vous y correspondrez avec une affection royale et réciproque. « Nous avions songé d'envoyer à votre cour une personne expresse pour vous porter ce témoignage de notre affection, mais les circonstances du temps ne nous ont pas paru favorables à cette démarche qu'il est important pour plusieurs considérations de cacher aux yeux des Anglais. Nous espérens donc que cette lettre seule produira le bon effet que nous en attendons qui est de vous demander assurance de votre amitié et d'en recevoir de la vôtre et lorsque notre union sera cimentée nous la ferons éclater comme il conviendra à nos intérêts communs. » Et le Grand Mogol d'ajouter dans cette très curieuse


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