Vieux papiers du temps des isles

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

Je vous enverrais incessamment un corps de mes troupes pour renforcer votre armée. C'est au colonel que vous en donnerez le commandement. Que Dieu vous protège et vous conserve ! » Voilà donc pour Maudave le pied à l'étrier. « Je pris donc, en conséquence, le parti de me rendre à Delhy muni de la lettre pour Nagefkan, résolu de me fixer au service de ce Nabab si j'y trouvai mon compte et de m'attacher à celui de l'Empereur suivant le conseil des circonstances ». * * Peu de jours avant de quitter Feizabad, le colonel de Maudave fut témoin d'un « sarraj ». « L'occasion ne s'étant pas trouvée sous la main je parle d'une femme que je vis brûler vivante avec le cadavre de son mary. Pendant le séjour que j'avais fait à Bengale il s'en était brûlé plus de vingt dans les environs des comptoirs européens sur la rivière d'Angly, mais je n'avais pas été averti assez à temps pour m'y rendre. Je vis un jour au-dessous de Bernagar, les restes d'un bûcher encore fumant et les assistants qui s'en retournaient chez eux me dirent que c'était une femme qui venait de se brûler. Enfin, dans les séjours que j'ai fait à diverses reprises à la Côte de Coromandel et ensuite à Bengale, il ne s'était point présenté une occasion d'assister à ce terrible et dégoûtant spectacle. Je l'ai vu et n'y retourne plus. « On pense communément en Europe, sur la foi de gens mal informés, que cet usage s'abolit insensiblement aux Indes. On avait d'abord refusé de croire qu'il y fut établi ou du moins que les exemples en fussent aussi fréquents que les voyageurs l'affirmaient. Il est certain que les Euro-


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