SAINT-DOMINGUE EN
timents
battant divers pavillons,
d'Angleterre,
entraient,
1760
187
principalement
celui
déchargeaient les marchandises
autorisées et embarquaient rhums et taffias.
C'étaient
surtout de petits caboteurs venant de la Nouvelle-Angleterre qui s'ancraient dans
le
Môle de Saint-Nicolas,
apportant des farines, du bois, du goudron, des bestiaux, des cordages et qui, bon an mal an, « enlevaient » deux millions de denrées coloniales. Ils embarquaient aussi des produits venant de France, « des vins, des savons de Marseille, des huiles d'olives, des soyeries ». Comme les colons de Saint-Domingue le faisaient remarquer, ce commerce, en accélérant l'essor de la colonie, assurait à la Métropole une plus grande prospérité. « Le commerce de la métropole oublie-t-il que la quantité d'or que les Anglois fournissent les habitants » apporte en France de la richesse. L'intérêt présent l'aveugle, il ne voit pas que toutes les nouvelles cultures sont profitables à tous. Ce commerce tourne nécessairement au profit de la Métropole, soit par le transport de la plus grande partie de ses denrées en France, soit par les droits qu'elles payent dans la colonie. La guerre avec l'Angleterre en 1756 fut une preuve de plus que nos colonies d'Amérique ne pouvaient vivre sur leurs seules relations commerciales avec la Métropole ; la maîtrise de la mer nous ayant échappé, nos possessions étaient acculées à la ruine. C'est d'ailleurs ce qui incita le ministre de Machault à proposer de lever le privilège du monopole du pavillon, mais le commerce français poussa de si hauts cris qu'il n'osa prendre cette mesure. Saint-Domingue, cependant, ne fut ravitaillée que par les Anglais eux-mêmes et les Espagnols et en contrebande, pas un bâtiment français n'aborda l'île. « Lorsque la paix se fit, la colonie de Saint-Domingue était dans un état de langueur dont dix ans de paix ont eu peine