Vieux papiers du temps des isles

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UN COMBAT NAVAL ENTRE DEUX FILS D'ARCHEVÊQUE Le hasard est un Dieu capricieux qui favorise parfois les plus étranges rencontres. Ainsi le 11 septembre 1778, le neveu de l'archevêque de Paris se trouvait en présence du neveu de l'archevêque de Cantorbéry en plein océan, à quarante lieues de l'île d'Ouessant. L'un de ces messieurs était le vicomte de Beaumont, capitaine de vaisseau, commandant la frégate la Junon, le second le capitaine Windsor, de la marine royale britannique, commandant le Fox, frégate de vingt-huit canons et deux cent quatre-vingt-dix hommes d'équipage. A peine s'étaient-ils aperçus l'un l'autre que les deux commandants cherchèrent incontinent à s'aborder au mieux, c'est-à-dire à se saluer fort civilement par tous leurs sabords. Les manœuvres au temps de la marine à voile demandaient aux capitaines un art consommé et la prise inopportune d'un ris pouvait déterminer... la prise du bâtiment par l'ennemi. Le vicomte de Beaumont, fort désireux de saluer son adversaire avec le plus d'effets pos-


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