Vieux papiers du temps des isles

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LA LUTTE POUR LES ÊPICES

cule et sur un bâtiment trop petit où les vivres étaient rares. D'ailleurs, notre officier basque « fut si vivement attaqué du scorbut que pendant les deux premiers mois de relâche il lui fut impossible de quitter son lit ; il se détermina de se faire apporter à terre, mais il enfla à un point qu'on crut qu'il touchait à sa dernière heure, les remèdes et les médicaments qu'on luy avait administrés ne luy ayant pu procurer le moindre soulagement. » Instruit qu'il y avait aux environs de Manille une chute d'eau dont les bains avaient fait et faisaient chaque jour des effets et des cures admirables, il s'y fit porter. L'usage qu'il en fit pendant plus d'un mois le rétablit. « Ces bains guérissent de la goutte et de beaucoup d'autres infirmités, cette eau se jette successivement dans quatre bassins différents : dans le premier elle est si chaude qu'en trempant pendant six minutes une volaille on n'en retire que les os ». Le sieur d'Etcheverry, lieutenant de frégate, eut soin de ne se tremper que dans le troisième bassin et en retira... la guérison de son scorbut. M. do Tremignon avait reçu du chevalier des Roches, gouverneur de l'île de France, un pli fermé ne devant être ouvert qu'aux Philippines et c'est à Manille que cet officier et M. d'Etcheverry connurent le but précis assigné par « ordre du Roy » à leur voyage. M. de Tremignon fit appareiller en conséquence le 16 janvier pour les « isles Miao et Taffoirry et partirent à la recherche « d'épicières » mais n'en trouvèrent point. On décida alors d'aller à l'île de Ceram « sans passer par Timos » à cause de la mousson d'hiver, mais brusquement M. de Tremignon fit savoir au commandant de l'Etoile du Matin que le Vigilant prendrait la route directe, celle de Timor, alors que la flûte irait explorer VIEUX

PAPIERS.

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