Vieux papiers du temps des isles

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VIEUX PAPIEKS DU TEMPS DES ISLES

montrèrent aux hollandais un bel échantillon de la furia francesca. Malgré le feu ennemi, nos matelots gravirent en effet la colline du fort, traversant au pas de charge le bourg « où ils essuyèrent une quantité prodigieuse de coups de fusils qui partaient des maisons, arrivèrent au fort, en brisèrent les portes à coups de hache et renversèrent tous ceux qui voulurent leur résister ». Le gouverneur et les soldats qui échappèrent aux coups des Français se sauvèrent par les... embrasures ». Et hô, hisse ! le pavillon français fut arboré sur le fort ! Descendant toujours la côte d'Afrique, le vicomte de Pontevès atteignit Saint-George de la Mine, établissement hollandais ; « l'escadre » y fit eau, puis, quittant le rivage du Continent Noir, cingla sur la droite. L'île du Prince était bientôt en vue le 10 juin 1779 ; là encore les Hollandais étaient installés et le vicomte de Pontevès y fit radoubler la Nymphe. L'opération dura une vingtaine de jours. Le 1er juillet, la Nymphe prenait son mouillage dans la rade de la colonie portugaise de Saint-Thomé. Le vicomte fit embarquer des vivres frais car il allait rallier la Martinique, ce qui représentait à l'époque une navigation sans escale de quarante jours. Ce fut, en effet, le 22 août 1779 que la Nymphe saluait de ses salves réglementaires les fortifications de Fort-Royal de la Martinique. Le vicomte de Pontevès-Gien fut félicité très vivement par les autorités locales, et son beau raid fut signalé à Versailles. La Croix de Saint-Louis, à juste titre méritée, fut la récompense que reçut le commandant de la Nymphe.


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