Vieux papiers du temps des isles

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

en 1840 à Tahiti le colonel put à grand peine acquérir « un petit bout de terre » et pour lequel il demandait la protection du contre-amiral Dupetit-Thouars ; c'est d'ailleurs un partisan convaincu de l'annexion : « Si vous partez d'ici, Amiral, sans rien conclure avec les indigènes d'une manière positive et leur tracer la marche qu'ils doivent tenir avec menaces de punition, gare à nous alors ! » Trois jours après le colonel Fergus félicitait en ces termes le contre-amiral de son action énergique vis-à-vis le gouvernement de Pomaré : « Je m'estime heureux de pouvoir me trouver dans cette lointaine partie du Globe au moment même où le Pavillon français va y être arboré par vous, Monsieur le Contre-Amiral, pour répandre la gloire du français jusqu'alors si peu connu par ces peuples-ci et apporter d'heureux changements à leur civilisation. Quant à moi, j'en ressens un plaisir d'autant plus vif que la France est aujourd'hui ma patrie et que sa gloire m'a de tout temps infiniment intéressé. » L'aide-de camp du Baron de Thierry, ex-officier supérieur polonais, paraît n'avoir pas pleuré bien longtemps son souverain déchu et après avoir manqué d'être le Poniatowsky du roi Charles de Nouka-Hiva, a dû terminer son existence tourmentée dans la peau d'un loyal colon tahitien du très constitutionnel Louis-Philippe.


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