Vieux papiers du temps des isles

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

velle-Zélande le 20 mars 1838 à M. Saint-Hilaire, Directeur des Colonies et Conseiller d'État : « J'ai eu l'honneur de faire connaissance avec M. le Baron de Thierry qui demeure dans ses propriétés à une assez longue distance du lieu où je suis. Dès les premiers jours de mon arrivée je lui ai écrit et lui ai fait porter des lettres de recommandation parmi lesquelles la vôtre tient un rang distinguée. M. le Baron m'a comblé de civilités et d'honnêtetés en m'ofïrant des services obligeants ; il a soutenu avec énergie les principes de justice et de civilisation en ma faveur, quoiqu'il soit protestant de religion. Mais on me dit en ce pays qu'on n'a pas beaucoup d'égards aux actes qui émanent de lui-même. » C'est probablement

cette

dernière

considération

qui

amena le contre-amiral Du Petit-Thouars à ne pas tenir compte de la protestation que lui dressait le roi Charles de Nouka-Hiva en janvier 1844 contre l'envahissement de ses États marquisiens par les marins du Bucéphale et de la Dame Blanche. Il est vrai que cette protestation se terminait par... une offre d'affaires : « Laissé sans protection en Nouvelle-Zélande malgré l'ordre de M. le Commandant Lavaud, le gouvernement anglais ne me laissera presque rien de mes terres et après m'être ruiné pour la NouvelleZélande je ne vois d'autre espoir qu'en tachant de m'ouvrir quelques relations commerciales. Je vous prie, M. le Gouverneur, dans cette vue, de m'accorder la grâce de me donner la préférence pom la fourniture de bois de tout genre dont vous pouvez avoir besoin pour vos établissements. Ce serait pour moi un moyen de rétablir un peu ma position et d'assurer un avenir à ma nombreuse famille. Votre Excellence peut être assuré que, si cette grâce m'est accordée, tous les bois seront des meilleurs et coupés d'après


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