Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

jugeoit nécessaires, si bien que, pour ses bons advis, il recevoit les bénédictions de leur bouche1. » Tout ce que nous savons par ailleurs de Jacques Dyel du Parquet confirme ce jugement porté sur lui. Les réserves que nous pourrions faire... le lecteur les fera lui-même par la suite.

VIII.

A l'origine de nos établissements d'outre-mer, les pouvoirs mal définis confiés aux gouverneurs, favorisant la tendance qu'ils avaient communément à exagérer l'importance de leur emploi et celle de leur personnalité, les menaient au despotisme le mieux caractérisé. De Poincy à Saint-Christophe, Houël à la Guadeloupe, Levasseur à la Tortue, devinrent peu à peu de redoutables tyrans. Sous leur main de fer, la population de ces îles eut à souffrir mille injustices mille cruautés. La plupart de leurs officiers et employés n'échappèrent pas non plus à ce régime de terreur. Nous aurons l'occasion de voir du reste avec quel dédain le premier de ces orgueilleux fonctionnaires traita plus d'une fois les ordres de l'autorité supérieure. Du Parquet lui-même, charmant despote, ne fut pas sans encourir quelques reproches à cet égard ; non qu'il opprimât ses administrés, loin de là; mais parce que, sous l'influence d'une bonté paternelle excessive, il se laissait aller à soutenir leurs caprices, au détriment du principe d'autorité, que le plus grand nombre trouvait insupportable. Cette disposition fâcheuse provenait d'un violent esprit de rancune, apporté de Saint-Christophe par les anciens habitants, contre la Société maritime qui les avait engagés. Le mal avait gagné la majo1 Archives coloniales, et cité par M. Margry, dans un article intitulé « Les Seigneurs de la Martinique. » Revue maritime et coloniale, 1878.


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