Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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Claude de Collart se résolut à suivre du Parquet. La réalisation de son petit patrimoine en Picardie, dont la mort de ses auteurs l'avait mis en jouissance, lui permit de pourvoir aux dépenses de son voyage et d'acquérir « du bien » à la Martinique. Ce que ces aliénations précipitées faisaient perdre en France aux émigrants, ils le regagnaient amplement sur le sol colonial1. Toujours est-il que le père de notre héros émigra dans le courant de l'année où nous sommes (1638), et comme il s'établit (ainsi que nous le verrons) tout près de l'endroit où le gouverneur planta son pavillon en arrivant à la Martinique, on peut être assuré que Claude compta parmi les premiers Français qui l'y suivirent. Gela est d'autant plus certain, qu'en fait de départ à Dieppe pour cette île, on ne voit que celui de du Parquet, au moment où il réunit les éléments de sa colonie. Ces départs se multiplièrent à mesure que la confiance,semée autour de lui par ce chef aimé, produisit ses fruits. Mais les commencements de la Martinique, en tant que population, furent des plus modestes sous le rapport du nombre. Cette pénurie même d'émigrés épargna aux nouveaux arrivants les cruels déboires dont souffrit la Guadeloupe. Voici, au sujet de ces débuts de la colonisation aux Antilles, un extrait de l'ouvrage du Père Dutertre, renfermant une indication très utile à placer ici. « Les cinq cents hommes que MM. L'Olive et Duplessis 1 Les anciens registres de la paroisse de Marchais (de laquelle dépendit jusqu'en 1 69 1 Notre-Dame de Liesse) prouvent que Claude n'y laissait, au moment de son départ, qu'un frère aîné nommé Antoine, qui s'unit assez tard avec demoiselle Antoinette de Vignois, fille d'un notaire royal de Guise. On remarque aussi qu'Antoine, mort le 8 septembre 1683, fut inhumé dans la sépulture de son père (un tombeau de famille) en l'église de Marchais, où sa femme vint le rejoindre le 19 novembre 1688. Ils avaient eu cinq enfants : 1° Jacques, devenu commissaire de la Marine (de 1706 à 1712), habitant Paris en 1713 ; 2° Etienne, qu'un acte du 17 octobre 1690 dit « à l'armée du Roy » ; 3° Jean, qui fit son instruction pour le sacerdoce dans la capitale, y reçut les ordres sacrés et exerça comme curé de Marchais et Notre-Dame de Liesse de 1689 à 1693 ; 4° Antoine, demeurant à Paris en 1693 ; et 5° Louise. mariée à Liesse, le 22 mai 1691, à Jean-Baptiste Rémolue, sieur d'Any.


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