Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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VII

Au moment où les associés de la Compagnie, mieux inspirés, cherchaient de concert avec le Cardinal, à lui rendre la vie qui semblait s'éteindre en elle, d'Esnambuc, veillant aux intérêts de ses maîtres plus qu'à ses propres affaires, leur fournit, sinon les moyens, du moins l'occasion de relever la Société défaillante. Malgré les graves soucis que lui causait la politique en Europe, Richelieu n'avait pas oublié sa petite colonie. D'Esnambuc, qui lui avait écrit pour l'informer de son retour à Saint-Christophe et des événements survenus depuis lors, s'enhardit dans sa correspondance jusqu'à faire ressortir aux yeux du grand ministre la nécessité qu'il y aurait pour la France à posséder au plus tôt les îles encore libres dans les petites Antilles et dont les Anglais ne tarderaient pas à s'emparer si on ne les prévenait. Le Cardinal, facile à persuader sur ce point intéressant, résolut d'étendre le privilège de la Société patronnée par lui neuf ans auparavant. Le 12 févriér 1635, il signa au nom du Roi, dans son hôtel de la rue Saint-Honoré, par devant deux notaires, l'acte qu'on intitula : « Amplification des pouvoirs de la Compagnie de Saint-Christophe. » Etait présent : « Jacques Berruyer, escuyer, sieur de Manselmont, capitaine du port de mer de Veulettes et Petites-Dalles en Caux, l'un des associés de la Compagnie de l'isle Saint-Christophe et isles adjacentes, tant pour lui que pour les autres associés de la dite Compagnie. » Un passage à noter dans le préambule de cet acte est celui qui porte que la Compagnie établie en octobre 1626 se trouve « comme abandonnée, au moyen de ce qu'aucun de ses associés ne s'est donné le soin d'y penser, joint que les concessions


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